Économiser des impôts grâce aux intérêts passifs : aperçu des hypothèques et crédits
De nombreux contribuables en Suisse financent leur propre logement par une hypothèque ou contractent des crédits pour d’autres achats. La bonne nouvelle : les intérêts passifs peuvent être déduits des impôts – sous certaines conditions uniquement.
Dans cet article, vous découvrirez quels intérêts passifs sont déductibles, comment fonctionne la limitation et quelles différences existent entre hypothèques et crédits à la consommation.
Déduction des intérêts passifs : principe de base
Que sont les intérêts passifs ?
Les intérêts passifs sont les coûts liés à un capital emprunté. Ils comprennent :
- Intérêts hypothécaires pour biens immobiliers
- Intérêts de crédits (par ex. prêts bancaires, prêts privés)
- Intérêts de cartes de crédit ou contrats de leasing
Effet fiscal
Les intérêts passifs peuvent être déduits du revenu imposable, réduisant ainsi la charge fiscale.
Limitation de la déduction des intérêts passifs
Règle fédérale
La déduction est limitée :
- Déductibles uniquement les intérêts jusqu’à concurrence des revenus du patrimoine imposables (ex. intérêts, dividendes, revenus locatifs) plus CHF 50’000
Exemple
- Revenus du patrimoine : CHF 10’000
- Intérêts passifs : CHF 80’000
- Déductibles : CHF 60’000 (10’000 + 50’000)
- Non déductibles : CHF 20’000
Intérêts hypothécaires
Importance pour les propriétaires
Les intérêts hypothécaires constituent souvent la majeure partie des intérêts passifs et sont déductibles. Ils forment, avec la valeur locative, la base de l’imposition des biens immobiliers.
Optimisation fiscale
- Hypothèque élevée : plus d’intérêts passifs, déductions plus importantes, mais coûts d’intérêts plus élevés
- Hypothèque faible : moins de déductions, mais charge financière plus faible
Beaucoup de propriétaires choisissent consciemment un certain endettement pour optimiser la déduction fiscale.
Crédits à la consommation et autres dettes
Crédits à la consommation
Les intérêts des crédits à la consommation (ex. achat de voiture, prêt privé) sont également déductibles – sous réserve des mêmes limitations.
Cartes de crédit et leasing
- Les intérêts de cartes de crédit sont déductibles s’ils ont réellement été payés
- Les loyers de leasing ne sont pas considérés comme intérêts passifs, mais comme des charges locatives – donc non déductibles
Exemples pratiques
Exemple 1 : Propriété avec hypothèque
Un couple paie CHF 18’000 d’intérêts hypothécaires par an. Avec des revenus locatifs et dividendes de CHF 5’000, ils peuvent déduire la totalité des intérêts (5’000 + 50’000 = 55’000).
Exemple 2 : Crédit à la consommation
Un employé a un crédit privé avec CHF 3’500 d’intérêts. Ces intérêts sont déductibles, sous réserve de la limite.
Exemple 3 : Dettes excessives
Un investisseur paie CHF 120’000 d’intérêts, mais n’a que CHF 20’000 de revenus du patrimoine. Déductible au maximum : CHF 70’000 (20’000 + 50’000).
Erreurs fréquentes et conseils
Erreurs fréquentes
- Déclarer les loyers de leasing comme intérêts passifs
- Déduire des intérêts sans justificatifs (ex. attestations bancaires)
- Ne pas respecter la limite de déduction
Conseils
- Toujours joindre les attestations hypothécaires des banques
- Ajuster le montant de la dette avec la charge fiscale et financière
- Pour les investissements, considérer l’effet fiscal des intérêts passifs
- Distinguer intérêts réels déductibles et coûts non déductibles (ex. leasing)
Conclusion
Les intérêts passifs offrent en Suisse une opportunité intéressante pour réduire sa charge fiscale – notamment via les hypothèques sur la propriété.
Cependant, la déduction est limitée et dépend des revenus du patrimoine réalisés. Une planification prudente du financement permet d’économiser des impôts tout en gardant une viabilité financière à long terme.
